UN TRIOMPHE A ROME. En haut, les vainqueurs: le général vainqueur sur son char. Il est couronné de lauriers et on l’auréole d’une couronne d’or. Il porte les palmes du vainqueur. Devant et derrière lui les porte-enseignes, les porte-étendards et les fanfares. Sur le côté du char, les licteurs et leurs faisceaux, symboles de la puissance. En bas, les vaincus : des prisonniers gaulois enchaînés, gardés par des légionnaires romains. Devant eux les trophées pris à l’ennemi : casques, enseignes, cuirasses gauloises. Le triomphe est la récompense suprême pour une armée victorieuse. Le Sénat l’accorde quand le général a tué au moins 5.000 ennemis dans une seule victoire et agrandi le territoire du peuple romain. Ce jour-là seulement les soldats en armes peuvent franchir avec l’autorisation du Sénat l’enceinte sacrée de la ville, absolument interdite aux troupes en toute autre circonstance. Un triomphe sensationnel fut celui de Paul-Emile, vainqueur du roi de Macédoine Persée (168 av. J.-C.). « On avait dressé des estrades pour les spectateurs. On avait ouvert tous les temples, on les avait couronnés de festons, on y brûlait continuellement des parfums. La marche occupa trois jours entiers; Le premier suffit à peine au défilé des statues, tableaux et figures colossales portés sur 250 chariots. Le deuxième jour on vit passer les armes les plus belles et les plus riches des Macédoniens, fourbies de neuf. Cognant les unes contre les autres, elles rendaient un son aigu et effrayant. A la suite venaient 3.000 hommes qui portaient l’argent monnayé dans 750 vases. Le troisième jour on vit 120 taureaux gras, aux cornes dorées, au corps orné de bandelettes et de guirlandes, et 77 vases d’or monnayé. Puis marchaient les enfants captifs (de Persée) avec leurs gouverneurs qui, fondant en larmes, montraient à ces enfants à demander grâce au peuple. Enfin, accompagné des clameurs, des chants et des plaisanteries de ses soldats suivant l’usage, paraît le triomphateur, en toge de pourpre brodée d’or, couronné de lauriers, les loues fardées de vermillon comme les statues des dieux ». (D’après PLUTARQUE, Paul-Emile).